Pédidrive & ciel bleu

Où j’ai mal au dos, des branches de céleri et une place au parc.

Mercredi 5 mars 2025, 10 heures 24

C’est bon, j’ai donc bien compris, qu’il me fallait du sommeil et du mouvement. Je dors à 21 heures-21 heures 30, fais du sport quotidiennement. J’ai arrêté de varloper de la brioche le soir par flemme de faire à manger et gérer la vaisselle, je ne suis donc plus d’une pâleur maladive et à courir après des trucs sucrés. Je ne bois plus que deux tasses de thé par jour, je prends sinon des tisanes et des gourdes d’eau. C’est bon, j’ai compris, merci bien. Comment donc se fait-il que je me suis fait mal au dos, à même pas sept heures du matin, en attrapant le pot de pâte à tartiner La Fourche en bas du petit meuble rouge ? J’avais bien senti hier que ça piquait, mais sur mon tapis au réveil j’avais gigoté la fesse sans trop de peine. Donc pourquoi, diantre, récompenser ce cercle vertueux exigeant par un tel affront ? Heureusement qu’elle valait le coup, cette tartine de divin pain de seigle avec cette outrageuse pâte à tartiner (prenez un abonnement, comme ça je stocke)(vu que je connais sept personnes dans la vie, et que quatre sont des chiens, ce n’est pas tellement avantageux pour moi, les offres de parrainage, alors allez-y, succombez enfin, faites-vous livrer votre lait de soja et moi j’ai un pécule pas dégueu à réinvestir dans le tartinable)(sachez que j’ai tapé trop de fois le mot « tartinable » sur le moteur de recherche La Fourche et celui de la Biocoop pour ne pas être la présidente estimée d’une société secrète où ça tartinerait de façon professionnelle, en Ligue 1, même). Je suis donc là, avec une belle peau mais un rictus vaguement ronchon, dans un nuage de gaulthérie, à me féliciter d’avoir glissé la bouillotte dans ma salopette (j’attends mon prix Nobel). Car oui, bien sûr, je suis au salariat mais avec 1) le petit Doliprane (petit, petit… La gélule a la taille calibrée sur la déglutition des pélicans) pour ce midi, tel un petit chocolat pour aller avec la tisane digestive 2) une bouillotte en forme de tête de chien qui assoit une autorité naturelle, c’est vraiment là que je vois que j’aurais dû choisir un métier où ça aurait pu briller, cette affaire 3) un flacon de gaulthérie tout poisseux qui crée une ambiance cabinet de kiné tout à fait surprenante, et l’envie de faire ceci, qui soulage toujours. J’ai évidemment un paquet de Gerblé, il ne faudrait pas que je me retrouve à suçoter un caillou à 17 heures, ou tartiner un truc sans panache. Là, dans mon état, une tartine de beurre doux sur du pain sec, ça pourrait m’achever.